samedi 1 décembre 2012

Taysir et tasyir : cas d’école pour les écoles de l’administration publique





Mr le gouverneur de la province d’Ouazzane



Permettez moi de vous présentez un exercice de style en cas d’école administratif comme on en enseigne dans les écoles administratives de renom, et veuillez s’il vous plait aussi bien vouloir y lire une honnête requête émise par un simple citoyen de ce pays, au bénéfice des citoyens de ce pays et avec la bénédiction je l’espère et le souhaite du commandeur des croyants. 




Mr le gouverneur de la ville d’Ouazzane



Je suis un humble artisan, citoyen marocain de retour au Maroc il y a quelques années, après un séjour d’étude et de travail de plusieurs années en France. Je suis aussi un notable de la ville de Ouazzane, mon arbre généalogique est affiché à l’entrée de Moulay abdallah asharif, lieu où je ne prie pas pour des raisons qui me sont personnelles. Je me permets à de nombreux titres de vous adresser cette doléance d’un citoyen.

Il y a quelques années j’ai rencontré à Paris un banquier genevois, au centre d’accueil de la presse étrangère à Paris. Le banquier m’a dit que du fait du vieillissement des populations dans les pays riches, tous les pays du monde entreraient en crise grave de financement; mais que les marocains avaient de la chance parce qu’ils ont un haut niveau de natalité. Les pays européens ont besoin de financer le secteur de la santé, secteur où les investissements sont non-productifs par définition, alors que les pays en développement n’ont à financer que le secteur éducatif, secteur productif par définition. 

Je fais partie de ceux qui ont émis le vœu de voir la ville d’Ouazzane accueillir une préfecture en lieu et place  d’une bachaouia, alors même que je n’y habitais pas,  et ce parce que c’était aussi le vœu de nombre de mes cousins et c’est donc devenu le mien. La raison particulière pour laquelle j’étais satisfait de l’idée d’une préfecture à Ouazzane, c’est que l’un de mes cousins était aussi porteur d’un projet éducatif. L’idée était de fonder une académie malékite des sciences religieuses et théologiques à ouazzane.

Après réflexion, je reconnais que cette idée, même bonne, ne se justifiait pas nécessairement d’un point de vue administratif. L’Etat en la personne du ministère des habous subventionne entre autres l’université al Qarawiyine, Il n’y a pas de raison spécifique pour qu’il finance un nouvel ouvrage d’art et de savoir. Ouazzane est d’ailleurs à proximité de Fés. Toutefois, l’idée d’installer une préfecture à Ouazzane est une idée qui prend en compte le rayonnement spécifique de la ville et la nécessité d’imposer l’autorité prééminente du royaume, en la personne de l’appareil d’état.  Cette imposition de l’autorité du royaume n’a pas pour but d’éteindre le rayonnement des villes mais au contraire celui de l’accompagner comme on élève un semis, ou une plante ou un arbre. Les rois dit-on sont dans leurs royaumes comme des jardiniers dans leurs jardins. L’activité de la préfecture témoigne de la permanence de cette prééminence qui est aussi un engagement à l’égard des initiatives citoyennes. C’est la raison pour laquelle avec quelques cousins nous faisons une doléance plus raisonnable, peut être plus singulière, et certainement plus à même de correspondre à une vue de l’état dans ses rapports avec le citoyen.

L’idée est de proposer la création d’une université à Ouazzane. La réalité de la ville de Ouazzane est qu’une faculté ou une annexe de faculté suffirait à terme. Dans la vision des notables de la ville, une faculté des sciences religieuses est l’objectif requis. La singularité de l’idée est que cela pourrait être une faculté de sciences religieuses pour jeunes filles, comme il y en a évidemment dans d’autres villes du pays. 

Eventuellement avec un internat. L’ampleur du projet ne semblera peut être pas évidente aux yeux de tous, mais elle sera manifeste aux yeux de la population par le bénéfice avéré  qu’apporte pour les revenus de la ville une augmentation de la masse salariale des fonctionnaires. C’est du Keynes bien compris.

Cette initiative peut tout à la fois être attribuée à l’Etat porteur d’un message éducatif, ou à un parti politique désirant porter une initiative concrète. Il va de soi que les conseillers n’ont dans le royaume aucun mérite dans la réalisation concrète d’un projet soumis dés lors qu’il est engagé et cela pour que tout le mérite en revienne au donneur d’ordre effectif. The one who buy it comme on dit en argot américain. Par contre, on peut espérer par le biais d’un tel projet contribuer au rayonnement de la ville dans sa province en diminuant les coûts d’enseignement supérieur pour les jeunes bachelières des environs de la capitale de province désirant poursuivre des études supérieures. Man farraja ‘alaa akhiihi al muslimi korbatan min korabi addounia farraja allahu ‘alayhi korbatan min korabi al aakhira. Cet élément est un point clef, s’agissant des écueils que rencontre la philosophie de la dé-centralisation administrative dés lors qu’elle s’exerce  dans un régime monarchique.

S’agissant du financement. Il peut être multiforme et susceptible d’être composé principalement de dons. L’état marocain est en relation permanente d’échange de donations (on parle de potlach dans les civilisations amérindiennes) avec les autres états du monde, il me parait donc légitime que le niveau préfectoral puisse disposer de la liberté et de la capacité de porter à titre propre et au nom de la province dont il a la charge, des initiatives locales engageant des financements internationaux, et ce notamment dans le secteur vital de l’éducation. 

Ce type de projet, s’il peut être initié par des citoyens, nécessite toutefois des compétences et des autorités administratives, qui font qu’un partenariat public privé est inévitable. L’accès aux subventions internationales en équipement et en moyens financiers ainsi qu’aux financement gratuits  de l’Unesco et de bien d’autres organisations gouvernementales ou non-gouvernementales, ainsi qu’à celui des fondations internationales ou transnationales exige une subtile compétence administrative qui n’est enseignée que dans les hautes écoles de l’administration publique.

C’est en soi une assurance, s’agissant de la pérennité des stratégies d’état. 


En cela Ouazzane peut devenir un cas d’école en ce qui concerne la réflexion sur le rôle que doivent et peuvent jouer les provinces dans la défense des prérogatives d’état s’agissant de l’accès aux financements internationaux pour les communes et les provinces.  Dés lors qu’il est question de l’accès aux régimes de financements internationaux à caractère éducatif. Bien entendu.

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