Mr le gouverneur
de la province d’Ouazzane
Permettez moi de vous présentez un exercice de style en cas d’école
administratif comme on en enseigne dans les écoles administratives de renom, et
veuillez s’il vous plait aussi bien vouloir y lire une honnête requête émise
par un simple citoyen de ce pays, au bénéfice des citoyens de ce pays et avec
la bénédiction je l’espère et le souhaite du commandeur des croyants.
Mr le gouverneur
de la ville d’Ouazzane
Je suis un humble artisan, citoyen marocain de retour au Maroc il y a
quelques années, après un séjour d’étude et de travail de plusieurs années en
France. Je suis aussi un notable de la ville de Ouazzane, mon arbre
généalogique est affiché à l’entrée de Moulay abdallah asharif, lieu où je ne
prie pas pour des raisons qui me sont personnelles. Je me permets à de nombreux
titres de vous adresser cette doléance d’un citoyen.
Il y a quelques années j’ai rencontré à Paris un banquier genevois, au
centre d’accueil de la presse étrangère à Paris. Le banquier m’a dit que du
fait du vieillissement des populations dans les pays riches, tous les pays du
monde entreraient en crise grave de financement; mais que les marocains avaient
de la chance parce qu’ils ont un haut niveau de natalité. Les pays européens
ont besoin de financer le secteur de la santé, secteur où les investissements
sont non-productifs par définition, alors que les pays en développement n’ont à
financer que le secteur éducatif, secteur productif par définition.


Après réflexion, je reconnais que cette idée, même bonne, ne se justifiait
pas nécessairement d’un point de vue administratif. L’Etat en la personne du
ministère des habous subventionne entre autres l’université al Qarawiyine, Il
n’y a pas de raison spécifique pour qu’il finance un nouvel ouvrage d’art et de
savoir. Ouazzane est d’ailleurs à proximité de Fés. Toutefois, l’idée
d’installer une préfecture à Ouazzane est une idée qui prend en compte le
rayonnement spécifique de la ville et la nécessité d’imposer l’autorité
prééminente du royaume, en la personne de l’appareil d’état. Cette imposition de l’autorité du royaume n’a
pas pour but d’éteindre le rayonnement des villes mais au contraire celui de
l’accompagner comme on élève un semis, ou une plante ou un arbre. Les rois dit-on
sont dans leurs royaumes comme des jardiniers dans leurs jardins. L’activité de
la préfecture témoigne de la permanence de cette prééminence qui est aussi un
engagement à l’égard des initiatives citoyennes. C’est la raison pour laquelle
avec quelques cousins nous faisons une doléance plus raisonnable, peut être
plus singulière, et certainement plus à même de correspondre à une vue de
l’état dans ses rapports avec le citoyen.
L’idée est de proposer la création d’une université à Ouazzane. La réalité
de la ville de Ouazzane est qu’une faculté ou une annexe de faculté suffirait à
terme. Dans la vision des notables de la ville, une faculté des sciences
religieuses est l’objectif requis. La singularité de l’idée est que cela
pourrait être une faculté de sciences religieuses pour jeunes filles, comme il
y en a évidemment dans d’autres villes du pays.
Eventuellement avec un
internat. L’ampleur du projet ne semblera peut être pas évidente aux yeux de
tous, mais elle sera manifeste aux yeux de la population par le bénéfice avéré qu’apporte pour les revenus de la ville une augmentation de la masse salariale
des fonctionnaires. C’est du Keynes bien compris.

S’agissant du financement. Il peut être multiforme et susceptible d’être
composé principalement de dons. L’état marocain est en relation permanente
d’échange de donations (on parle de potlach dans les civilisations
amérindiennes) avec les autres états du monde, il me parait donc légitime que
le niveau préfectoral puisse disposer de la liberté et de la capacité de porter
à titre propre et au nom de la province dont il a la charge, des initiatives
locales engageant des financements internationaux, et ce notamment dans le
secteur vital de l’éducation.
Ce type de projet, s’il peut être initié par des
citoyens, nécessite toutefois des compétences et des autorités administratives,
qui font qu’un partenariat public privé est inévitable. L’accès aux subventions
internationales en équipement et en moyens financiers ainsi qu’aux financement
gratuits de l’Unesco et de bien d’autres
organisations gouvernementales ou non-gouvernementales, ainsi qu’à celui des
fondations internationales ou transnationales exige une subtile compétence
administrative qui n’est enseignée que dans les hautes écoles de
l’administration publique.

En cela Ouazzane peut devenir un cas d’école en ce qui concerne la réflexion sur le rôle que doivent et peuvent jouer les provinces dans la défense des prérogatives d’état s’agissant de l’accès aux financements internationaux pour les communes et les provinces. Dés lors qu’il est question de l’accès aux régimes de financements internationaux à caractère éducatif. Bien entendu.
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