dimanche 2 septembre 2012

A combien se vendent les cerveaux des enfants durant leur période d’apprentissage scolaire ? réflexions sur le léviathan pédagogique


A combien se vendent les cerveaux des enfants durant leur période d’apprentissage scolaire ? la question semble curieuse mais je vais m’expliquer. Je  m'interroge sur les contenus des programmes de formation sur lesquels se basent les enseignants pour établir leurs cours. je ne suis pas sur que les éducateurs  mesurent  l'étendue de ce qu'ils font même s’ils en constatent irrémédiablement les effets sur le développement et le comportement  des jeunes adolescent et des jeunes adultes.

Une classe c'est véritablement du temps de cerveau disponible. une trentaine par classe en moyenne auxquels on inculque des savoirs et des valeurs, un cousin disait des cerveaux que l'on flashe comme on flashe les mémoires des puces d'ordinateurs et de téléphone… l'idée est un peu restrictive et anthropomorphique mais elle veut bien dire ce qu'elle veut dire. L'essentiel des automatismes sociaux et des savoirs- acquis le sont dans l'espace éducatif autant que dans l'espace familial : savoir se mettre en rang, savoir danser et jouer ensemble et par groupes, en plus de savoir compter lire et raisonner.  Sans compter l'acquisition des références culturelles communes qui sont propres à chaque pays et à chaque espace civilisationnel. 

C’est pourquoi les enjeux sont très important quand au choix des méthodes et des contenus éducatifs au niveau des échelons supérieurs des bureaucraties éducatives (ministères et directions de l’enseignement et de la formation notamment).  Les enjeux sont d’ailleurs aussi  bien éducatifs, financiers que politiques.

Le fait est que le constat de base qui est fait est toujours le même : « L'école produit des jeunes qui ont acquis des connaissances pendant plusieurs années, mais qui sont incapables d'en tirer parti dans la vie de tous les jours », soit l’inadéquation entre les savoirs transmis  dans les infrastructures éducatives et les besoins réels des sociétés.  Il y a quelques années, j’ai suivi cette affaire dans les journaux, ils ont introduit au Maroc et à grand frais, dans le cadre d’un plan d’urgence du ministère, une nouvelle méthode pédagogique, dite pédagogie de l’intégration. Les technocrates du ministère, ( L'Equipe du Centre National des Innovations Pédagogiques et de l'Expérimentation du Ministère de l'Education Nationale) ont fait appel à une expertise du  Bureau international d'éducation (BIE), un institut de l’UNESCO spécialisé dans les contenus, les méthodes et les structures de l’éducation dont la  mission principale est de « contribuer à atteindre une éducation de qualité pour tous (EPT) »  au travers de réseaux  visant à «partager l’expertise en matière de développement du curriculum dans toutes les régions du monde. » Cette expertise, qui a coûté une fortune au pays,  fut initiée et suivie au Maroc par un consultant « Conseiller scientifique de la réforme éducative de l'enseignement primaire et secondaire collégial, , 2008-2010 » ainsi qu' une trentaine d’experts internationaux. 

L’expérimentation (avec comité de pilotage, chargés de suivis et tutti quanti) a été programmée pour trois ans et n’a pas été reconduite suite à l’opposition et aux réticences d’une grande partie du corps enseignant. Il faut voir au passage que des solutions pédagogiques  il y en a un paquet : pédagogie du projet, pédagogie par situation-problème, pédagogie coopérative,  pédagogie différenciée,  pédagogie de la maîtrise,  pédagogie de contrat,  pédagogie de la faute et de l'erreur, pédagogie de l'activité, pédagogie du modèle, pédagogies actives... etc. la pédagogie intégrative qui n’est jamais qu’une  pierre de plus ajoutée à l’édifice théorique des sciences pédagogiques  n’est pas forcément une révolution ni un miracle. Mais elle a un coût.

C’est un enseignant qui me l’a expliqué : Il y a non seulement les émoluments des conseillers et des experts internationaux, mais aussi les salaires de centaines de formateurs en nouvelle pédagogie ainsi que les frais de détachement de milliers d’enseignants et d’enseignantes rémunérés, à juste titre  parfois pour participer aux stages de formations visant à les initier aux nouvelles méthodes pédagogiques. D’après l’enseignant qui m’a évoqué l’affaire (c’était dans les environs de Marrakech il y a quelques mois) c’est pour ainsi dire toute une pyramide de pique-assiettes qui sont ainsi invités à participer à une véritable gabegie nationale et budgétaire. On peut parler de gabegie parce qu’au bout de trois ans, la nouvelle pédagogie n’ayant pas donné les résultats escomptés, le programme a été suspendu. En attendant probablement une nouvelle réforme initiée par de nouveaux technocrates …

S’agissant du coût de ces prétendues réformes il est en revanche très élevé. Aussi bien en argent qu’en heures de travail. Mais il y a aussi d’autres points. D’abord le phénomène n’est pas limité au Maroc ni aux pays du tiers monde. En France notamment, on  reforme et abroge périodiquement, au fil des changement de gouvernement et des concertations avec les syndicats d’enseignants, des dispositifs mis en place par les équipes précédentes pour les remplacer par d’autres ; tout en faisant malgré tout le constat d’une détérioration  régulière, à l’image de la fonte d’un iceberg, du niveau et de la qualité des rendements pédagogiques. Cela va de la réécriture régulière des programmes de l'école primaire et du collège jusqu’à la réévaluation des rythmes scolaires comme c’est le cas lorsqu’on parle de  mise en place de la semaine de neuf demi-journées, etc. .  C’est donc un phénomène général dont les incidences sont mesurées mais pour lesquelles il n’y a pas de solution miracle, mais un tâtonnement permanent et couteux. Mais il n’y a pas que le coût et ce n’est pas seulement une question de budget et de moyens. 

Le fait est que l’appareil éducatif responsable de la formation de générations d’enfants de par le monde, se comporte comme un laboratoire d’expérimentations scientifiques chargé de louer des cobayes ou pour être plus précis de louer du temps de cerveaux d’enfants. Je ne parle pas bien sur des individus et de leurs intentions toujours louables dans l‘absolu mais de l’épreuve de réalité. Quand on expérimente durant deux, trois ou cinq  ans un programme de formation et que l’on en change, puis change et rechange à nouveau; à l’échelle des générations et des pays, c’est  comme si l’on changeait de chemises tous les jours. Dans les faits ce sont essentiellement des transferts économiques qui sont cautionnés. Tel fournisseur de contenu est remplacé par tel autre fournisseur de contenus avant qu’un autre ne vienne à nouveau prendre une place qui sera de nouveau vacante au bout de quelques mois ou années. Il en est d’ailleurs de même des livres de classes qui de nos jours sont refondus presque de fond en comble au bout de quelques années alors que par le passé (pas si ancien) il fallait une génération (quinze à vingt ans voire plus) avant que l’on ne change de support d’enseignement.

Pendant la période où tel ou tel programme de formation est déployé ce sont ainsi des générations d’enfants, des esprits éminemment malléables (le cerveau d’un enfant est comme une éponge disait je ne sais plus quel savant) qui sont ainsi en quelques sorte loués ou vendus à tel ou tel scientifique le temps d’une expérience toujours à prétention réformatrice. Les ministres n’ayant pas forcément le temps de penser à tout mais qui doivent quand même proposer des projets novateurs, ce sont en conséquence des think thank sous la forme d’institutions pédagogiques nationales ou internationales qui se chargent de fournir le capital d’idées et de méthodes pédagogiques nécessaire pour alimenter les services et directions éducatives du léviathan (une métaphore qui désigne l'État chez Thomas Hobbes). Si ces organisations fournissent ,donc vendent,  des contenus, qu’achètent-elles en retour ? ce qu’elles achètent ce sont ces milliers voire millions d’esprits qui serviront pendant une durée plus ou moins courte de supports pour les idées produites dans les laboratoires de la pensée pédagogique.  

La réponse à la question posée en tête de ces lignes n’est donc pas si difficile ni complexe :  A combien se vendent les cerveaux des enfants durant leur période d’apprentissage scolaire ? pour quelques centaines de milliers d’euros et pendant trois ans un centre de recherche peut s'offrir des milliers de cerveaux d’élèves, le temps d’une expérimentation abandonnée au bout de la troisième année. Pas si cher finalement. 

Ce que je vois en étant vu




Ce que je vois en étant vu, n’est pas ce que je crois mais ce que j’entends. Je n’ai pas peur de perdre mes enfants, on perd un instant pour gagner à un autre. Parfois, quand une vague est trop haute, il faut apprendre à plonger pour la traverser. Parfois dans un combat, il faut savoir fuir, et c’est une manière de gagner. De même mes enfants, j’ai tant de secrets que je ne crains plus qu’on les découvre. Pas plus qu’on ne me les arrache. On meurt du désir de posséder, le désir de posséder est cela même qui fait perdre.
J’ai choisi il y a bien longtemps le chemin de la transparence.  

Vivre en se sachant vu. C’est une étrange condition que de vouloir habiter une maison de verre, en se disant qu’après tout, qu’y a-t-il à cacher pour lequel il n’y ait pas de témoin. Quand on sait que le témoignage est acquis, le secret n’a plus de sens. Evidemment ce n’est pas une politique pour diriger les états, les états aiment le secret, mais c’est une bonne politique pour diriger les nations, les nations aiment la transparence, parce que les nations se sont dans le fond un seul homme et un homme doit savoir ce qu’il fait et avoir aussi peu de secrets qu’il se peut sur lui-même.
Alors, quand on me dit un tel est ton ennemi et un autre ton ami, je sais qu’il y a du plausible mais je crois plus surement qu’un tel à un moment fut mon ami, à un autre mon ennemi à un autre mon ami, et que cela est dans le fond la condition humaine, le savoir c’est vous prémunir, mais c’est aussi une manière de sauver l’amitié.  L’ennemi de l’homme mes enfants, c’est d’abord soi même, et soi même mes enfants vous en êtes plus conscients que moi c’est beaucoup de monde, on n’est pas le même maintenant, dans quelques minutes, il y a quelques minutes.
J’ai toujours pensé que celui qui ne voulait pas être volé devait garder ses portes grandes ouvertes, ne serait ce que parce que quand la porte d’une maison est grande ouverte personne ne sait en quelle compagnie il va se retrouver s’il entre. Je ne sais pas à quoi vous pensez quand vous dites cela aussi il le lui a dit, j’ai dit tant de choses avec la volonté que tout le monde s’il ne comprend m’aide à comprendre. Je comprends aussi mes enfants quand je dis. Je comprends aussi mes enfants que dans le fond un homme ne parle qu’à lui-même même quand il prétend parler aux autres,  de même quand vous allez à une épicerie c’est en partie à vous-même que vous achetez les produits que vous consommez, le fait qu’un homme ne soit en rapport dans le fond qu’avec lui-même quoiqu’il fasse, à défaut cette seule idée, est d’abord le fruit d’une conscience de la terrible responsabilité de l’humain qui dans le fond ne se fait du bien qu’à lui-même de même qu’il ne se fait du tort qu’à lui-même. Moi-même je n’écris que pour m’entendre.  Le fond de ma tristesse est que j’ai choisi de porter au plus loin la conscience de ma propre responsabilité, jusqu’à l’irresponsabilité. Nu n’est maître de son destin.

C’est pourquoi mes enfants je souris de vos inquiétudes tout comme je les observe tout comme je m’en réjouis, tout comme je les guette, tout autant que de vos remarques et de vos questions. Je sais que le spectacle que je vous offre ainsi est bien supérieur à celui que peut vous offrir un match de foot ou un jeu vidéo, mais je mise sur ma méconnaissance de l’avenir pour survivre. Les hasards du destin, ses contrecoups, ses tours et ses détours sont le pari que je fais pour que mes pertes ne soient jamais absolues tout comme mes gains ne doivent jamais être excessifs. Et il y a l’égo, ce terrible ego qui vous dit en permanence que vous avez tout compris et à d’autres moments que vous n’avez rien compris. J’en prends terriblement conscience quand je m’adresse à quelqu’un, de tous ces mots lourds de sens qui font passe pour un homme éminemment sensé et réfléchi, je me méfie comme de la peste, parce que je sais qu’il m’est très facile de me faire passer pour un homme intelligent et cultivé quand je sais tout autant que ni l’intelligence ni la culture ne pèsent dans la balance des actes.
Mon véritable secret mes enfants est celui de toute ma dynastie à travers les temps, c’est l’amour de l’amour. J’aime aimer quand je sais pertinemment que l’amour est un mot vain, mais ce sentiment est cela même qui permet de ne jamais avoir honte ni de mon état ni de ma condition ni de l’état et de la condition des autres. Les êtres humains sont tous faibles et démunis st leur seule richesse est la compassion. La compassion dresse en vous un empire, et celui qui est prêt à se sacrifier pour un autre peut être assuré qu’au moins un autre sera prêt à se sacrifier pour lui. C’est la solidarité des démunis, la seule véritable munition dont nous disposions dans un monde qui restera toujours à pacifier et qui ne connaîtra jamais la paix.
Il vient un temps mes enfants où il faut être prêt à réunir les choses éparses comme il y a un temps pour ne pas les réunir. Se dévoiler au grand jour c’est périr, ne pas se montrer c’est trop cacher.  J’ai choisi de prendre mon temps. Je sais et je demande et je prie pour que le destin ne réunisse que ce qu’il y a de mieux comme on dispose une multitude d’ingrédients sur la table tout en sachant que les meilleurs plats sont ceux qui en exigent le moins. De même on peut vouloir tout planifier pour réussir une pièce montée et le faire en quelques heures. ,ais quand la pièce que vous voulez monter est une histoire qui doit traverser les siècles, comment voulez vous planifier ce qui va vous survivre et vous enterrer. Il faut semer là et là et là et encore là en sachant qu’ici il ne poussera rien de bon que là il y aura autre chose de meilleur et ainsi de suite.

 Une telle histoire seul le destin peut la porter, encore faut-il qu’elle lui plaise, ou qu’elle se rapproche au plus de celle qu’il a voulu nous faire raconter. Une partie d’échec sur quelques heures, ce n’est pas une partie d’échec sur plusieurs années, encore moins une partie d’échec dont on espère qu’elle vous ouvrira les portes de l’éternité. Les anciens grecs jouaient à ce jeu là, c’était le jeu des héros : des hommes qui aimaient la mort, non pour elle-même, personne n’aime mourir, mais parce qu’ils savaient que c’est à ce moment seulement que la véritable histoire se raconte.  Je pense à l’histoire d’Achille par exemple. Celui là est mort en héros et son nom traverse les siècles. Ulysse qui fut un homme rusé et un éternel fuyard,  lui aussi a traversé les siècles alors qu’il est mort dans son lit. De même les petits enfants du prophète : l’un est mort en homme comblé à Médine, l’autre au cours d’un combat interminable et tout aussi comblé. Aucune option n’exclut l’autre mes enfants, un homme qui élève ses enfants a autant de courage qu’un guerrier sur un champ de bataille, le tout est d’avoir conscience de son irresponsabilité.

pour apprendre l'alphabet d'abord





 C'est la rentrée





Hier j'ai accompagné mon petit neveu de coeur (parce qu'il n'est pas mon neveu de chair) à l'école coranique où l'a inscrit sa mère.













 pour apprendre l'alphabet d'abord. il a cinq ans. 















Je suis rentré chez lui le jour de sa naissance. 
c'est aussi un petit frère de coeur.
 il était trop mignon et tout content.













 bien sur le fqih en a profité pour lui dire que s'il n'étudiait pas il prendrait une raclée.



 j'ai souri,
 j'ai dit au Fqih qu'on n'était quand même pas obligé d'en arriver jusque là. 




ça a rassuré mon neveu. 




l s'appelle mehdi.
 il se voit mal prendre des raclées 



 alors qu'il n'est venu que pour jouer...

le reste ce sont des images, l'histoire  du reste on la connait; Tous les enfants finissent par apprendre l'alphabet. 

 l'histoire  du reste on la connait; 
 Tous les enfants 
 finissent par apprendre l'alphabet. 






















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 j'ai dit au Fqih qu'on n'était quand même pas obligé d'en arriver jusque là.
 ça a rassuré mon neveu. 
il s'appelle mehdi.
 il se voit mal prendre des raclées alors qu'il n'est venu que pour jouer...